Berlin
S. Adamo

Le drapeau de tes yeux
Flottait dans le ciel de Berlin.
Des bourgeons farfelus
S'ouvraient aux arbres de l'hiver.
Une musique planait dans l’air
Pas militaire, pas militaire
Mais non, pas militaire.

Comment aurais-tu pu marcher au pas, chere Oùla ?
Les guerres se sont-elles jamais faites au son du clavecin ?
Tu marchais pieds-nus sur les glacons ardents de la rue.
On aurait dit un champs de blè
Ondoyant au vent de l’été.

Aussi, après Berlin,
jai suivi un champs de blè.
Et c’est pas beau Berlin.
Et toi, Oùla, tu étais l'arc-en-ciel
Et amoureusement, tu cachais le gris du bitume.
Et je suivais mon champs de blè,
et je suivais l'arc-en-ciel.

Sur les marches de la cathédrale,
Qui n’est plus qu'hotel de pierres mortes,
Wagner et Beethoven en rayon,
t'ont offert l'aubade sur la guitare de phoenix.

Je te suivais Oùla aux pieds-nus
T'ai-jeeffrayè ? Tu as prèssè le pas.

Je devais avoir l'air d'un ours
Dans mon manteau en bric.
Ou peut-etre ne m’as-tu pas vu.
Biensur, tu ne m’as pas vu.
Suis-je bête.

Comment le soleil pourrait-il regarder l’ombre,
Sans l'effacer ?
Tu disparus Oùla.

Le soleil éclata en silence.
Le ciel coulait en lave bleue sur la ville,
Comme si c’était la mer.
Et il n’eut plus de Berlin.
Il y eut la mer.

À l’horizon,
J’ai vu ton bateau s’envoler sur des ailes de verre bleu.
J’ai baissais les yeux,
et soudain… un mur.

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